Par RogerRunner13 - 21-09-2011 19:59:56 - 2 commentaires
Pour ceux qui n'ont pas lu l'épisode précédent c'est ici:
http://epilobe.kikourou.net/billet.php?idbillet=53
.........Des traces de sang sur les carreaux et le chambranle prouvent que l’animal s’est blessé en entrant, des poils blancs accrochés aux verres brisés nous confirment que c’est bien un ours blanc qui est responsable de ce méfait ainsi que les énormes empreintes sanguinolentes déposées sur le lit. À l’intérieur tout est saccagé, les provisions éparpillées, les meubles brisés. À l’extérieur nous avons beau scruter les environs la forme aperçue plutôt a disparu, sans doute des replis de terrain nous empêche de la voir.
Nous continuons notre progression, le paysage est parsemé de petits lacs marécageux bordés de linaigrettes. Des rennes fréquentent cette toundra ainsi que l'attestent les nombreux bois qui jonchent le sol. Les bois, caducs, tombent chaque année - en novembre, décembre chez les mâles - au printemps chez les femelles. Nous arrivons au sommet de la falaise, beaucoup d'oiseaux sont déjà partis et ont entamer leur périple migratoire, mais, nous pouvons observer à loisir, des macareux à la face de clown , des élégants guillemots à miroir dans leur livrée noire aux ailes tachées de blanc, des mouettes tridactyles accompagnées de gros poussins au plumage grisâtre et duveteux.
Des pétrels, volants au raz de la falaise, nous frôlent à chaque passage et n’hésitent pas à planer face au vent qui forcit subitement. En les observant ainsi, nous avons l'impression qu’ ils affrontent les courants défavorables par pur plaisir, ou par jeu. Les lointains sont magnifiques , les couleurs irréelles, mais le temps change brusquement comme souvent en ces parages, le ciel s’obscurcit et un fort vent glacial se lève.
Il nous faut rentrer, mais nous ne parvenons pas à joindre notre bateau par radio et celui-ci à du mal à nous retrouver. Les eaux du fjord, tout à l'heure si tranquille, sont maintenant agitées et de petites vagues courtes et écumeuses se précipitent vers la plage ou nous attendons le canoë venant nous récupérer. Une fois de plus l’abordage ne se fait pas sans frayeurs, le voilier ne peut pas s'approcher de la côte et s'ancrer, car le vent est trop violent et drosserait celui-ci contre les rochers. Déjà vu, déjà vécu.........
LAGOPEDE (OU PERDRIX DES NEIGES)
BECASSEAU
Par RogerRunner13 - 19-09-2011 20:17:48 - 3 commentaires
SPTIZBERG 1994
Par une bonne brise du sud-ouest, notre voilier " l'Âme du large" quitte enfin Longyearbyen, l'attente a été longue, les conditions météo n'étant jusqu'alors peu favorables à la navigation, en effet celle-ci est rendue dangereuse par la présence de hauts fonds et les écueils sont nombreux dans ses fjords. La grande voile est hissée, et chacun participe à la manœuvre. Cyprien, un de nos skippers, me confie la barre. C'est une expérience nouvelle pour moi qui, bien que méditerranéen, ne suis pas très attiré par la mer. Il fait plutôt froid sur le pont, mais quelle sensation grisante que de sentir le bateau porter par le vent, la houle n'étant pas très forte j'ai l'impression que le voilier glisse au-dessus les flots.
Les lointains ne laissent apparaître que de vagues formes vaporeuses et bleutées , puis les reliefs deviennent nettement marqués et bientôt des montagnes et des glaciers apparaissent - masses brunâtres, très érodées, à la maigre végétation et piquetées de neige par endroits. Les sommets sont invisibles, car recouverts par un capuchon nuageux très dense. Des glaciers jettent des langues immenses vers la mer pour se terminer en fronts glacières qui l'été produisent parfois des icebergs qui se détachent dans un fracas assourdissant.
De nombreuses espèces d'oiseaux animent, par leur présence et par leur cri, les cieux - sternes, cormorans, grands labbes, oies bernaches, mouettes, macareux, pétrels volants au raz des vagues. Des phoques sortent la tête hors de l’eau et nous regardent avec curiosité et disparaissent aussitôt. Quant aux baleines, elles sont devenues rares dans ses parages, car trop longtemps chassées. Mais nous aurons l'occasion de voir des bélougas lors d'une autre sortie.
Nous débarquons dans une petite hanse bien abritée et nous commençons l’exploration de ce bout de terre coincée entre la mer, à l’ouest, et de hauts escarpements, à l’est. Nous dirigeons nos pas vers une falaise, qui nous a été indiqué comme abritant plusieurs colonies d’oiseaux. Nous marchons sur une toundra gorgée d'eau ou nos pieds s’enfoncent à chaque pas, une brise légère et fraîche nous accompagne. Nous rencontrons bientôt des traces de la présence d'un important rassemblement d'oies sauvages - les fientes et les empreintes ne laissent aucun doute à ce sujet - mais point d’oiseaux, ils sont maintenant partis vers d’autres horizons.
Cette journée a été marquée par un incident qui démontre si besoin est que ces contrées sauvages peuvent être extrêmement dangereuses pour un voyageur inexpérimenté. À quelques centaines de mètres devant nous une cabane de chasseurs de rennes, à proximité une forme blanchâtre qui se déplace lentement, puis qui disparaît sans que nous ayons pu l'identifier avec précision. Nous approchons de la cabane pour nous apercevoir que les vitres sont cassées, j’hésite un instant à regarder par la fenêtre ce qu’il y a l’intérieur, car à n’en pas douter c’est l’œuvre d’un ours polaire et un moment je crains qu’il ne soit encore dans la cabane........
A suivre.......
Guillemot à miroir
AVENTURES DANS L'ARCTIQUE (SUITE)
Par RogerRunner13 - 18-09-2011 10:06:29 - 2 commentaires
BIENVENUE DANS L'ARCTIQUE......
Nous voilà donc comme des naufragés, à l'abandon sur cette côte inhospitalière. La nuit, enfin je dis la nuit, mais comment qualifié cette période qui chez nous est nocturne, alors qu'ici il fait jour. Dans notre langue nous n'avons pas de mot pour cela. Je ne sais si les Scandinaves en ont ; les Inuits probablement. Enfin quoi qui l'en soit cette nouvelle nuit, même si à cause du temps couvert il fait un peu moins jour, fût à nouveau très éprouvante. Le lendemain matin le vent cesse enfin, le temps est toujours couvert. Nous avons un furieux besoin de nous dégourdir les jambes. Notre accompagnateur refuse que nous partions sans lui et son fusil à cause des ours et il ne veut pas prendre de risque de nous emmener en balade, car la météo est toujours très pessimiste. Très frustrant d'être entouré de si beau paysage et de ne pouvoir en profiter. Dans la journée les nuages s'effilochent légèrement laissant filtrer quelques pâles rayons de soleil. Avec le frangin nous arpentons la grève et observons le ballet incessant des sternes qui viennent pêcher près du rivage et passons le restant du temps dans la tente mess mess à bavarder et à rire des plaisanteries de chacun, le meilleur des remèdes contre l'angoisse.
Dans la soirée notre voilier est de retour, le camp est rapidement levé et nous préparons notre départ. De nouveau avec notre minuscule embarcation il est nécessaire faire de nombreux aller-retour entre le rivage et le bateau. La chose est rendue délicate par le fait que le bateau ne peut pas se mettre à l'ancre et va devoir décrire des cercles autour de sa position, une véritable partie de plaisir s'engage alors, très difficile d'approcher la petite embarcation de la coller à un bateau en mouvement afin que chacun de nous (un skipper et un passager, plus trois sacs par voyage) puisse attraper l'échelle de coupée et se hisser sur le pont. Plus facile à dire qu'à faire. J'admire quand même la dextérité de nos skippers, quoiqu'ils nous avoueront plus tard avoir eu très peur et pris de gros risques.
Enfin viens mon tour, bon ! pas de chance en nous approchant du bateau , un sac tombe à l'eau, je tente de le récupérer et tout d'un coup le skipper me lance « lâche ce putain de sac sinon nous allons chavirer » en effet la perte du sac à déséquilibrer la frêle embarcation. Bon qu'il fasse ça vie de sac. Je suis tétanisé, première tentative pour attraper l'échelle et hop ! c'est loupé je l'attrape, mais trop bas, et elle vient vers moi, car fixer uniquement par le haut, putain de merde...... Deuxième tentative j'attrape cette fois un échelon placé beaucoup plus haut et tire de toutes mes forces alors que de paires de bras me hissent sur le bateau, ouf ! ça y est me voilà sur le pont. Je me voyais mal faire un bain forcé, et ce malgré que nous soyons équipés de gilets de sauvetage, l'eau à ces latitudes doit être à peine positive et les chances de survie sont minces en cas d'immersion (15min dans une eau à 0°). Enfin tout le monde est à bord, même le sac....... et en route pour Longyearbyen.
J'ai du mal à comprendre pourquoi, malgré le vent nous ne naviguons pas à voile, nous utilisons ce putain de moteur qui pue le gas-oil et comme la mer est mauvaise le bateau gite et tangue tant qu'il peut. Plusieurs de mes compagnons sont déjà malades, moi-même je ne me sens pas très bien et fais la connaissance du mal de mer, détestable comme sensation....... Je vais me réfugier sur le pont ou il fait certes froid, mais au moins les symptômes s'atténuent. Le bateau n'est pas conçu pour un groupe comme le nôtre, nous sommes une douzaine avec les deux membres d'équipage et il n'y a que 6 couchettes déjà occupées par les plus malades. À tour de rôle nous dormons sur les banquettes de part et d'autre de la table repas. Enfin dormir c'est vite dit, car malgré le manque de sommeil et la fatigue accumulée depuis plusieurs jours il m'est quasiment impossible de fermer l'oeil en plus j'ai froid, j'ai les pieds trempés , enfin que du bonheur quoi...... 12 heures après ou plus je ne sais plus, j'ai perdu la notion du temps, nous voilà de retour au port de la la capitale. Nous passerons la nuit suivante à l'auberge de jeunesse, aaaahhhh.......... une bonne douche chaude et un bon lit, mais toutes ces péripéties se bousculent dans ma tête et si je n'ai pas eu peur sur le moment je ressasse sans arrêt ces évènements et je ne m'endormirai épuisé que fort tard.......
A SUIVRE .......
Par RogerRunner13 - 12-09-2011 11:45:58 - 5 commentaires
SPITZBERG ETE 1994
BIENVENUE DANS L'ARCTIQUE.......
Voilà quelques années j'ai une l'occasion de faire un séjour randonnée au Spitzberg. Situé entre 74° et 81° de latitude nord, le Spitzberg qui fait partie de l'archipel du Svalbard est à peu près à mi-chemin entre le cap Nord et le pôle Nord. Cette terre arctique est recouverte de glace à 60%, le plus long front glaciaire atteignant 200km. C'était un vieux rêve que de pouvoir fouler ces terres perdues bien au-delà du cercle polaire. Pensez un peu l'arctique, des glaciers gigantesques, une nature sauvage dans toute sa splendide rudesse, un climat capricieux, des mammifères marins, des rennes, des ours polaires, des oiseaux par milliers, réminiscence aussi de mes lectures de jeunesse. Bon pas question que j'y aille en hiver, trop froid, mais c'est en été lorsque le soleil ne se couche jamais que j'ai découvert cette île du bout...... du bout de la terre.......
Nous étions un petit groupe et devions embarquer à bord d'un petit voilier. Départ de la capitale, Longyearbyen, direction un petit fjord au nord-ouest de l'Isfjord pour y faire quelques balades, observer la faune et randonner sur les magnifiques glaciers environnants . Après une journée à attendre que les énormes glaçons qui envahissaient le port veuillent bien nous laisser un passage et nous voilà parti. Ce ne fût d'ailleurs pas facile à notre navigateur de trouver un chenal, car les blocs de glace sont suffisamment gros pour qu'en cas de choc le bateau soit sévèrement endommagé. Le temps est magnifique, la traversée sera longue, car il n'y pas de vent et le voilier utilise son moteur, se qui va nous demander 12heures de navigation. La lumière est exceptionnelle, une légère brume laiteuse flotte au-dessus des flots tranquilles, à l'horizon des montagnes aux teintes pastel se rapprochent lentement, le spectacle est magique avec ces glaces flottantes ou viennent se poser de nombreuses espèces d'oiseaux de mer. Il fait quand même assez froid en pleine mer, mais malgré cela je reste sur le pont et ne me lasse pas de ce calme et de cette sérénité.
La manoeuvre est délicate avec tous ces blocs de glace
En soirée nous approchons enfin de notre destination. Nous débarquons sans problème tout notre matériel à l'aide d'une minuscule embarcation de secours et il nous faudra plusieurs aller-retour entre le bateau et le rivage pour y parvenir. Le paysage est majestueux, une immense langue glacière barre le fond du fjord. Il est déjà tard et les ombres s'allongent, le silence est total à part le cri des oiseaux. Après avoir monté le camp et pris notre repas du soir, notre accompagnateur nous donne les consignes de sécurité concernant la présence éventuelle d'ours blanc et hop !! au dodo, enfin facile à dire, impossible de m'endormir tant les images de la journée tournent en boucle dans mon cerveau, en plus il fait grand jour, je regarde ma montre et il est 3heures du matin.....
Notre petit voilier
Après le petit déjeuner première randonnée vers une falaise ou nichent des mouettes tridactyles, nous longeons tranquillement le rivage est au bout de quelques heures nous arrivons au pied de la falaise et commençons l'ascension de celle-ci par un passage facile. Nous évitons de trop nous rapprocher des nids pour ne pas déranger les oiseaux dont les petits n'ont que quelques semaines. Puis rassasié par temps de beauté retour vers le camp. Brusquement, alors qu'il faisait très beau, le temps se gatte, le ciel se charge de nuages noirs et menaçants, il commence à tomber une pluie fine et glaciale, en même temps que se lève un fort vent qui souffle en bourrasque. Nous hâtons le pas et arrivons au camp dans l'après-midi. Le temps se dégrade rapidement le ciel s'obscurcit de plus en plus et dans la soirée les choses empirent encore, un véritable déluge, alors que les bourrasques se changent en tempête. Les eaux du fjord jusqu'alors si calmes, présentent désormais un aspect inquiétant, nos skippers nous avertissent qu'en raison de la présence de hauts-fonds ils vont devoir nous laisser là et repartir vers la capitale, car la météo annonce de forts coups de vent pour les heures qui viennent.....
Nous passons une nuit de cauchemar, la pluie et le vent n'ont de cesse d'essayer de mettre à bas nos petites tentes. D'origine scandinave elles sont heureusement fort bien conçues, mais malgré cela les toiles claquent de façon inquiétante, nous avions quand même pris la précaution de renforcer les fixations à l'aide de gros blocs de pierre pour que les attaches ne s'arrachent pas, et de creuser des rigoles pour éviter que l'eau nous envahisse. Les tentes ploient, mais les arceaux ne céderont pas. La nuit est longue et cela va durer ainsi toute la journée du lendemain, même pas la peine de sortir, nous devrons nous contenter de quelques barres de céréales en guise de repas, car la tente mess, elle, à vue sont mat central se briser. La violence du vent nous empêchera de la réparer. Par chance il ne rentre pas d'eau dans notre petit espace de vie, ce sont des tentes pour deux et je partage la mienne avec mon frère, nous avons l'impression d'être seul au monde dans ce minuscule espace cerné par des forces hostiles. Les hurlements du vent conjugué au bruit de la pluie font que l'on n’entend pas ce qui se passe à l'extérieur, chacun reste dans sa petite bulle. Peu même pas sortir pour pisser, je fais ça en ouvrant légèrement la fermeture de la tente....... le confort de notre habituel quotidien est loin, alors autant essayer de garder les vêtements secs. Nous passerons ainsi presque 24h00, allonger dans nos tentes à attendre, plutôt flippant.......
En fin d'après-midi, la pluie cesse, le vent se calme un peu et nous en profitons pour remettre en état notre tente mess afin de pouvoir prendre un repas chaud, qu'il agréable aussi de pouvoir se dégourdir les jambes. Ce n'est qu'une réparation de fortune et pour que la tente tienne debout il faut en permanence deux personnes pour maintenir le mat en place, à cause des assauts du vent. Même ainsi cela fait du bien de retrouver un peu de chaleur humaine. Notre accompagnateur en profite pour joindre par téléphone satellites l'organisation afin de connaître les prévisions météo, elles ne son guère encourageante et mauvaise nouvelle le voilier ne pourra pas venir nous récupérer. Nous devons patienter, combien de temps ? Nous n'en savons rien. Bon pas grave nous avons de la nourriture pour plusieurs jours, nous profitons donc de cette accalmie pour remettre en état certaines tentes qui n'ont pas aussi bien résisté que la notre et remettre un peu d'ordre dans le campement. Mais d'autres mésaventures nous attendent.......
A SUIVRE...........
Par RogerRunner13 - 07-08-2011 20:31:17 - 2 commentaires
CLIQUER SUR LA CARTE POUR L'AGRANDIR
Du parking du Grand Caunet prendre le GR51, qui ménage de belles vues sur la côte. Le four n'est pas sur le GR, mais on le voit de loin en contrebas et y accéder est facile. Du Grand Caunet de nombreux itinéraires sont possibles tant pour marcher que pour courir ou encore faire du VTT.
Au cours de promenades dans nos collines on voit souvent des ruines de constructions diverses pas toujours identifiables. Elles témoignent d'un passé de dur labeur et d'un patrimoine que quelques passionnés tentent de préserver ou de restaurer afin que ses activités ancestrales ne tombent pas dans l'oubli. Parmi ces constructions : le four à cade qui servait à l'extraction de l'huile de cade par distillation de branches de genévrier, cet arbuste incontournable de la garrigue provençale. Les plus nombreux de ceux conservés et réhabilités se trouvent dans le Var.
L'huile de genévrier Cade «Junipérus oxycédrus» est un "goudron" extrait du bois de cette plante par pyrolisation. C'est un liquide sombre, à l'odeur âcre, riche en molécules aromatiques, et aux vertus connues depuis la nuit des temps. Cette "huile" jadis utilisée par les bergers pour ses vertus cicatrisantes, trouve aujourd'hui ses débouchés au sein des laboratoires pharmaceutiques qui l'introduisent, en quantités infimes dans des shampooings, pommades, savons, etc. Mais également en soins vétérinaires.
UNE BELLE VUE SUR SAINT-CYR-SUR-MER
LE FOUR A CADE RESTAURE DU VALLON DU COUTELAS
LE FOUR VU DE DESSUS
JUNIPERUS OXYCEDRUS
JUNIPERUS COMMUNIS
Il y a en Provence plusieurs variétés de genévriers. Il ne faut pas confondre le genévrier cade avec le genévrier commun "Juniperus communis", qui donne la fameuse baie de genièvre que nous connaissons tous en cuisine et qui est géographiquement beaucoup plus répandu. À première vue, ils se ressemblent beaucoup, avec leurs feuilles étroites en forme de piquants ; cependant il y a un moyen très facile de les différencier : d'abord, la face interne de la fine feuille du genévrier commun n'a qu'une bande claire, alors que celle du genévrier cade en a deux. Ensuite, les baies sont différentes : celles du genévrier commun sont d'un bleu foncé, presque noir, à maturité, alors que celles du genévrier cade sont plus grosses et brun rouge à maturité. Les deux variétés sont les seules dont les baies sont comestibles.
cliquer sur l'image pour agrandir
De nos jours il existe une distillerie dans les Cévennes à Claret (Hérault) c'est la dernière en France, pour en savoir plus c'est ici :
Par RogerRunner13 - 01-08-2011 16:20:23 - 11 commentaires
SAMEDI 30 JUILLET 2011
Privé de course à pied depuis presque deux mois, à cause d'une aponévrose plantaire, je n'en suis pas moins actif et ne me laisse pas abattre pour autant, alors à mon programme estival, pas mal de vélo et de la marche à pied. Ce qui m'emmène aujourd'hui à vous proposer une balade dans le somptueux massif de la sainte Baume, plus exactement dans l'ubac du massif, dans cette belle forêt protégée par les hautes falaises calcaires.
En route pour le « paradis »
Titre un peu ronflant mais c'est le nom donné à un endroit particulier tout au bout de la chaîne, vers le Bau de St Cassien, en fait une faille entre la crête et la Bau lui-même. Un relief de rocher calcaire assez impressionnant. Départ du Plan d'Aups, au lieu dit des trois chênes (667m), direction le sentier merveilleux qui chemine au plus prêt des falaises entre 750 et 800m d'altitude. Le sommet culmine au Joug de l'Aigle à 1148m. La forêt est très dense et sombre, le silence est total à part quelques oiseaux. La légende dit, qu'ici certains arbres auraient connus l'époque de Louis XIV. Forêt impénétrable, pleine de mystères avec ses gros blocs de rochers moussus. La flore en cette saison est un peu pauvre, mais au mois de juin j'y ai vu entre autres merveilles, un pied de Lis Martagon. Cette sylve est toujours aussi magnifique. C’est que la variété des espèces qu’elle abrite ne devrait pas biologiquement parlant se trouver sous le climat et la latitude de la Provence. Des tilleuls et des hêtres aux dimensions peu communes, l’érable, l’if, le lierre et le houx à profusion, sont ici une singulière intrusion. Sans doute leur présence a-t-elle été facilitée par sa situation sur le flanc nord d’un massif au réseau hydrographique et à la pluviométrie plus importante qu’ailleurs. Une sorte de microclimat, relique d’une ultime avancée glaciaire vers la mer. Nous passons devant la plaque à la mémoire du Docteur Joseph POUCEL ( 1888/1971) qui fréquenta cette magnifique forêt dont il connaissait tous les secrets et en découvrit les mystères botaniques ». C'est d'ailleurs lui qui à qualifié ce chemin de « merveilleux » depuis ce nom est resté.
La flore du Docteur Joseph Poucel est entrée dans les collections de l’Université de Provence en 1971.
Riche de plus de 2200 planches originales peintes à l’aquarelle et accompagnées d’un petit répertoire, elle constitue un précieux document sur la végétation de la France méridionale. Certaines des plantes qu’elle recense ont d’ailleurs aujourd’hui disparu.
L’existence de cette flore était connue des chercheurs, mais sa fragilité a longtemps imposé d’en restreindre la communication.
Aujourd’hui numérisée par le Service Commun de Documentation de l’Université de Provence, avec le soutien de la Bibliothèque nationale de France, la flore du Docteur Poucel est consultable en ligne. Pour les curieux c'est ici :
http://www1.arkhenum.fr/bu_aix_poucel_flore/
Nous passons devant un très vieux hêtre et à partir de là le sentier s'élève progressivement vers le Bau dont on aperçoit la falaise et ici on se demande par ou nous allons passer pour rejoindre la faille tellement cette barrière semble infranchissable, mais le sentier se faufile entre les arbres et nous arrivons à l'entrée du site, la faille se poursuit jusqu'au Bau des Glacières et pour un amateur de botanique c'est un endroit exceptionnel et je pense que j'y reviendrai au printemps, car il y a ici des espèces qu'on ne rencontre pas ailleurs. Après avoir exploré l'endroit, admiré la vue depuis le sommet du Bau de St Cassien, retour à l'entrée de la faille pour rejoindre par une cheminée facile le pas de l'Aï (1053m), et la crête sommitale du massif, de là on peu parcourir toute la crête par le GR9 en passant par le signal des Béguines, le Joug de l'Aigle, le col du St Pilon qui redescend vers la grotte sainte Marie-Madeleine, ou continuer vers le pic de Bertagne. Nous baladons un peu au sommet vers un point de vue qui nous permet d'apercevoir des glacières en contrebas (j'en parlerai une prochaine fois) Mais préférons redescendre par la forêt et profiter de sa fraicheur agréable en cette saison.
Le sentier merveilleux
Le vieux hêtre
La fissure du "paradis"
De beaux reliefs calcaires
Le frangin très concentré dans ce passage
Du pas de l'Aï vue sur la chaîne et à droite le signal des Béguines
Lis Martagon, LILIUM MARTAGON, Liliacées
Galéopis à feuilles étroites, GALEOPIS ANGUSTIFOLIA, Lamiacées
Inule à feuilles de spirée INULA SPIRAEIFOLIA, Astéracées
DISTANCE 14 KM 4H30 AVEC ARRETS (NOMBREUX) PHOTOS
A BIENTOT!!!!
Quelques belles de nos collines
Par RogerRunner13 - 30-05-2011 10:40:33 - 5 commentaires
Voilà un bon petit moment que je n'avais pas écrit de billet, alors aujourd'hui je vous fais profiter d'une mes passions. Entre deux entraînements, quand j'en ai le temps, je vais me balader dans le massif de la Sainte Baume avec mon appareil photo. J'y admire quelques merveilles florales. J'aime immortaliser leur fragile et ephémère beauté. Puis chez moi je fais des recherches pour les identifier, mieux les connaître (merci internet), car je ne suis qu'un amateur. Voici donc quelques fleurs de la famille des orchidacées, photographiées en divers endroits du massif de la Sainte Baume.
BARLIE DE ROBERT, HIMANTOGLOSSUM ROBERTIANUM
CEPHALANTHERE DE DAMAS, CEPHALANTHERA DAMASONIUM
CEPHALANTHERE A LONGUES FEUILLES, CEPHALANTHERA LONGIFOLIA
ORCHIS PYRAMIDAL, ANACAMPTIS PYRAMIDALIS
ORCHIS POURPRE, ORCHIS PURPUREA
OPHRYS BRUN, OPHRYS FUSCA
LE PLAN D'AUPS DEPUIS LA CRETE SOMMITALE DE LA SAINTE BAUME
Par RogerRunner13 - 07-11-2010 15:34:44 - 9 commentaires
samedi 6 novembre 2011 par une belle journée d'automne
Que l'automne est une belle saison et pour peu que le soleil soit de la partie cela devient un festival de couleurs et de lumière. Finis les grosses chaleurs de l'été désormais on peut se laisser caresser par les doux rayons d'un soleil dont nous nous éloignons chaque jour un peu plus. Rien de tel pour profiter de ces beaux jours qu'une balade en forêt et chez nous il est une forêt unique, magique et sacrée, bien à l'abri sous le versant nord des falaises calcaires du massif de la Sainte Baume, une forêt relique avec ses hêtres, ifs, houx géants, érables, ormes, chênes. Un véritable enchantement pour les sens que de se promener à l'ombre d'arbres séculaires sur des tapis de feuilles qui rendent la marche si douce. Difficile de décrire les senteurs subtiles de l'humus et des champignons. Comment rendre en images cette lumière qui joue dans les feuillages et qui sublime toute la palette des verts, des ors et des pourpres? La saison n'est plus aux fleurs, mis à part quelques floraisons automnales, tout part en graines, en baies en drupes ou en fruits et la nature prépare ainsi le retour du futur printemps. Et au détour d'un sentier, un vieux chêne, une source, une grotte bien caché vont agrémenter la balade.
Le sanctuaire de Sainte Marie-Madeleine
Cliquer sur les images pour agrandir
Cette forêt a été sans conteste, dans le passé, un des éléments les plus déterminants pour le caractère sacré de ce lieu. Les anciens, qu'ils soient grecs, ligures, celtes ou romains, y voyaient un lieu habité par les déesses de la fécondité dont les noms ont varié suivant les époques et les cultures dominantes: Cybèle, Artémis, Isis......
Selon la tradition, Marie Madeleine avait prêché l'évangile de Jésus sur le parvis du temple d'Artémis, situé alors près de la cathédrale de la Major à Marseille. A la Sainte-Baume, Marie Madeleine se serait également mêlée aux pèlerins de la grande déesse pour y prêcher Jésus.
Actuellement c'est un lieu de pèlerinage en l'honneur de Sainte Marie Madeleine qui aurait vécu dans cette grotte pendant une trentaine d'années. Tous ces mythes et légendes se sont entremêlés au fil des siècles et renforcent le caractère sacré de ces lieux.
Au pied de la falaise à l’ouest du refuge de Marie-Madeleine, se trouve la Grotte aux Œufs qui doit son nom à des concrétions calcaires de forme ovoïdale. L’entré ogivale comme celle du vagin féminin (environ 60 cm de large sur 6 m de haut) donne accès à une salle haute et humide divisée en trois parties où l’on peu se hasarder avec une lampe pour admirer les cristallisations des saillies du rocher. On dit que ce sont les iou de la Santo Baumo, les œufs de la sainte Baume, les œufs de vipère que Marie Madeleine aurait écrasés en arrivant dans la grotte, en souvenir desquels on fabriquait autrefois les « coucounets », petits reliquaires taillés dans des coquilles d’œufs, pèlerinage obligé des jeunes mariés en pays provençal qui y laissent des castellets, petits monticules de pierres, en guise de rite de fécondité.
Feuilles et Drupes de Houx, Cet arbre atteint parfois 10 m de haut dans cette forêt
Fruits (Bonnets d'évéque) de Fusain à grandes feuilles
Baie de Prunellier
Cliquer sur la carte pour agrandir
Distance 11k500, D+564M
Départ du Plan d'Aups vers la grotte aux oeufs, de celle-ci au sanctuaire Marie-Madeleine, sentier très étroit et glissant, parfois vertigineux, mais vues exceptionnelles sur la forêt, retour par la forêt sur un bon chemin.
A bientôt...
AU PAYS DU BOUQUETIN ET DU LIS MARTAGON
Par RogerRunner13 - 25-07-2010 19:47:45 - 4 commentaires
RANDONNEE A GRAND SPECTACLE ENTRE TRIEVES ET VERCORS
DU 20 AU 24 JUILLET 2010
Une promenade de quelques jours pour découvrir les différents versants du mont Aiguille, une incursion sur les hauts plateaux du vercors, ses immensités préservées et sauvages et enfin poursuite du circuit vers le Vercors sud et le Diois aux montagnes déjà méditerranéennes.
5 jours de randonnée, D+5100, 92 km
cliquer sur les photos pour les agrandir
CHICHILIANNE, point de départ de notre randonnée itinérante
Les falaises au dessus de GRESSE-EN-VERCORS
Le frangin au Pas de la Ville (1950m) porte des Hauts plateaux du vercors
Un Bouquetin peu farouche au Pas de la Ville
Le cirque d'Archiane, Vercors Sud
Les Hauts plateaux Sud
Le Mont Aiguille depuis le Pas de l'Essaure
Le Lis Martagon
Le Rocher de Combau au dessus du village des Nonnières sur la route du col de Menée
Toutes les photos sont ici :
http://picasaweb.google.fr/epilobe013/RANDOTRIEVESVERCORS?feat=directlink
Par RogerRunner13 - 04-07-2010 16:18:02 - 4 commentaires
Parallèlement à la reprise de mon entraînement, je continue les randonnées dans le massif de la Sainte Baume, toujours à la recherche de nouveaux points de vues sur le massif. Les fleurs y sont très présentes aussi, elles qui embellissent nos collines de leur beauté sauvage. En deux mois de balades j'ai pu observer à peu près 70 espèces différentes que j'ai identifié et photographié.
TOUTES LES PHOTOS SONT ICI
L'été est là et désormais l'accès au massif est réglementé à cause des risques d'incendies et puis c'est moins agréable de se balader sous un cagnard de plomb.
Donc pour cette dernière balade, je vous emmène vers le Plan des Vaches. on peut démarrer la sortie à partir du col de l'Espigoulier, direction le col du Cros en passant sous les dents de Roque Forcade versant Sud.
Le but de la promenade c'est l'exploration du Plan des Vaches. Quelques sentiers à peine marqués le parcourent, mais on ne peut pas s'y perdre, le plateau étant entouré de falaises, le seul accès se faisant pas le col de Bertagne. Sous l'apparence aride d'un causse cet endroit recèle des trésors naturels et quelques espèces végétales ou animales très rares. Au centre du plateau s'ouvre un aven, l'entrée n'est pas très large et l'on peut passer à côté sans l'apercevoir.
Se promener ici, prendre son temps est un délice pour les sens, les senteurs du thym, du Romarin, de la Lavande, de la Santoline sont un ensorcellement.
STIPE PENNEE
S
Le point culminant du Plan des Vaches fait 935M,
ce qui en fait un des plus hauts sommets du massif
Son altitude moyenne est de 870 m, il est de forme grossièrement triangulaire de 1 300 m de long d’ouest en est et de 900 m du Nord au Sud. Le plateau proprement dit, dans la partie orientale, se situe entre 845 m et 880 m d'altitude.
Les premières occupations du Plan des Vaches, (appelé aussi le Plan des Masc, c'est à dire des Sorciers, d'ailleurs plan des vaches serait une déformation de Plan des Masc), datent au moins du néolithique.
Plus tard, cette forteresse naturelle était dans l’antiquité un castellas celto-ligure occupé par un village. Son unique accès facile, par le col de Bertagne, était défendu par une muraille avec des tours de vigie et une porte. Il en subsiste des traces : pierres éparpillées, tessons de poteries etc.
La très parfumée Santoline petit cyprès abondante sur le plateau
La discrète Veronique
La tour de Cauvin,
un sentier à peine visible descend du plateau et conduit au pied de la tour
Ensuite, ce fut une zone d'occupation romaine. Sur la Tour de Cauvin, Jules César fit bâtirun poste militaire de surveillance, en communication avec ceux du Baou Rouge et du Saint Cassien.
Et actuellement il fait l'objet de projets de développement durable (champ éoliens puis photovoltaïque), qui menacent sa durabilité écologique. Aux dernières nouvelles et après de nombreuses pétitions le projet serait abandonné, tout au moins en ce lieu.
Le Plan des Vaches est également un point de vue unique sur toute la région marseillaise. En particulier la vue sur les dents de Roque Forcade en contrebas est époustouflante.
Les dents de Roque Forcade
(roche fourchue en Provençal) depuis l'extremité Ouest du Plateau